Carte blanche du Circuit court en cette fin décembre
Carte blanche signée par Paysans Artisans, comme elle peut l’être aussi, sur notre territoire, par Cocoricoop, Agricovert et tous les acteurs.•trices du circuit court. A ce moment des fêtes de fin d’année, une fois de plus, choisir ses fournisseurs, c’est choisir un modèle de société.
Carte blanche écrite avec notre petit cœur pour rappeler nos bases. Suivez la flèche qui sort droit de notre cœur.
Écrite en cœur. Parce que nous sommes nombreux à parler d’une seule voix. La voix de la Coopérative. C’est pourquoi nous sommes rarement sans voix. Et que nous ne gardons pas notre langue en poche. Parce que le combat n’est pas gagné : rien n’est jamais dans la poche. Surtout à notre échelle.
Ou plutôt notre escabelle. Voire escabeau. Parce qu’on a beau toujours être optimistes et de bonne humeur : l’histoire n’est pas toujours belle. Les bases qui nous fondent et qui nous font sont fortes de convictions. De valeurs. Parce qu’il est temps de sortir des clivages de plus en plus clivants. Parce qu’il est temps de comprendre que l’on fait tout pour inclure sans exclure. Autour d’un projet de société. De nouvelle société. De société nouvelle.
Paysans-Artisans est une Coopérative à finalité sociale. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas de dividendes. Comprenez : on fait ça pour le projet et personne ne s’engraisse au passage. On bosse comme des dingues pour rendre ce monde un peu moins dingue. Ce qui veut dire aussi que l’on essaye d’inclure un maximum de pans de la société. Que nous ne souhaitons pas faire de l’entre-soi entre convaincus. Nous sommes plutôt profondément convaincus qu’il faut embarquer un maximum de personnes pour faire masse et changer profondément de système. Qu’il est temps de ne pas être que l’alternative (bon, on sait qu’on le sera toujours, mais au moins on y croit).
Système. Oui. Il y a un système. Oui. Que l’on dénonce. Oui. Parce qu’il écrase systématiquement. Qu’il est destructeur d’emploi, de sens, de compréhension, de joie, de savoir-faire et qu’on ne pourra jamais s’y faire. C’est celui de la concentration de la transformation agro-alimentaire dans les mains de quelques multinationales. C’est celui aussi de la concentration de la distribution dans les mains de quelques acteurs. Qui, si concentrés, savent mettre la pression sur tous ceux avec qui ils traitent. Une seule fin à ce système : la concentration de plus en plus concentrée dans des mains de moins en moins nombreuses et bienveillantes. Et donc la mise sous pression de tous les acteurs se trouvant en amont (les paysans, principalement. Mais aussi tous les travailleurs bossant dans la chaîne). Et la soumission des consommateurs à un modèle unique. Par bourrage de crâne à coups de millions de coups de com’.
Nous, on peut vivoter à côté. Tant qu’on ne dérange pas de trop. Ça, c’était avant. Parce que nous, nous ne sommes pas d’accord de voir des paysans continuer à tomber. Nous ne sommes pas d’accord de voir les derniers artisans suffoquer. Nous ne sommes pas d’accord de voir les grands devenant géants en rachetant les petits. Et les rendre serviables à merci. Non Merci. Non. Nous ne sommes pas d’accord de continuer à marquer notre accord en ne faisant pas assez. Nous en avons assez. Assez du rachat des terres par des gens qui n’en ont que faire. Assez de voir gagner beaucoup certains car d’autres perdent tout.
Nous voulons apprendre, comprendre et entreprendre ensemble. Pour proposer un vrai modèle inclusif. C’est ce qu’on tente de faire. En fédérant producteurs, travailleurs, bénévoles, coopérateurs et consommateurs. Nous le faisons de la sorte parce que c’est, sans moyens, notre seul moyen d’y arriver. La Coopérative éprouve, comme énormément de structures, des difficultés à y arriver. Mais nous sommes. Nous existons. Nous résisterons. Nous. Car oui, nous nous définissons comme un mouvement. Dont le commerce est un moyen pour arriver à nos fins. Sociétales.
Arriver à libérer les champs qui nous entourent. Redéployer des fermes qui désirent faire perdurer leurs savoir-faire. Redéployer des métiers que l’on est en train d’oublier, de souiller. Recréer des liens tous azimuts. En stimulant le partage de connaissances. De compréhension. Réapprendre à être fiers. A créer. A s’informer. À sourire. À partager. À goûter. À apprécier. La nature. Son voisin. La vie.
Chaque minute. Heure. Journée. Semaine. Mois. Année. Nous bossons pour animer des filières de production où le prix permet de résister et se mettre à essayer d’aller de l’avant (nous sommes passé de 100 à plus de 800 produits en Circuit Court). Nous bossons pour tenter d’être bons pour vendre ces produits (avec nos mini moyens, on porte la vente en ligne (www.paysans-artisans.be) et nos 8 petits magasins à bouts de bras). Nous bossons pour sensibiliser en invitant à une multitude d’activités.
Voilà ce que nous souhaitons faire. Que nous avons du mal à faire. Mais on y arrivera. Ensemble uniquement. En bossant constamment. Mais aussi en faisant la fête. On n’arrêtera jamais. Ni l’un ni l’autre. Parce que nous sommes heureux. Nous savons que nous ne faisons pas de mal. Que nous tentons de faire du bien. Et espérons que ça participera au mieux que nous sommes très nombreux à rêver.
Big Up. Carton rouge à ceux qui continuent de pressuriser et d’engranger. Carte blanche et page blanche à tout le monde pour ré-écrire ce monde