Le concept
En Wallonie actuellement, 5 ceintures sont regroupées au sein du CCReAlim, le Collectif en Circuit court des Réseaux et Ceintures Alimentaires. Celui-ci dispose d’un site internet qui doit encore intégrer l’appartenance de Tournai et Namur.
L’organisation des villes modernes s’appuie sur un réseau de distribution à flux tendu des biens de consommation de première nécessité.
La mondialisation du commerce telle que nous la connaissons aujourd’hui s’est construite sur trois éléments acquis relativement récemment : le développement des moyens de transports, le perfectionnement des techniques de réfrigération et l’organisation des opérateurs commerciaux de l’alimentation en multinationales d’une véritable industrie alimentaire.
Après la disette des années de guerre, le développement industriel (notamment chimique) qui avait fait ses preuves dans le domaine de l’armement a réorienté ses capacités de production dans le secteur de l’alimentation (sélection semencière, engrais, pesticides…). Le monde ne voulait plus avoir faim. On a dès lors pensé qu’il s’agirait d’un véritable progrès que d’industrialiser les processus, la quantité devant répondre à un accroissement démographique bien réel.
Une première erreur de cette orientation est sans aucun doute la minimisation de l’empreinte environnementale de ce choix (dégradation des sols, pollution de l’eau et de l’air, pollution par dégagements carbonés générateurs d’effet de serre…). La seconde est à identifier dans la perte de diversité alimentaire –et donc aussi de qualité nutritionnelle et gustative- que ce choix de productivité a imposé et qui n’est pas sans effet sur la diminution de notre immunité et l’apparition d’allergies de formes multiples.
Mais ce système économique globalisé ne peut non plus ignorer sa faiblesse structurelle : sa dépendance totale au commerce de l’énergie, carburant (sans mauvais jeu de mot) de son modèle industriel de production, de réfrigération et de transport.
Que survienne une crise dans le secteur de l’énergie et tout s’arrête au niveau industriel. Dans le secteur alimentaire, les effets sont immédiats : les villes sont les premières impactées. Leur autonomie de subsistance est d’une semaine tout au plus. Certains consommables de première nécessité, produits et distribués à flux tendu, peuvent même être déclarés en pénurie au bout de 3-4 jours et ce, sans qu’un retour à la normale ne soit garanti.
Dès les signes avant coureurs de cette crise, on sait comment la population se comporte : mouvement de panique, constitution égoïstes de réserves, rationnement, mise en place d’un marché noir. Tout le monde n’a pas la chance de pouvoir appliquer ce dicton populaire bien connu : « En temps de crise, on se souvient fort heureusement que l’on a des cousins à la campagne ».
La recherche d’autonomie alimentaire est une première nécessité pour répondre à cette situation de manque. Production et distribution doivent se construire sur une résilience maximale par rapport aux aléas d’un commerce mondialisé. La solution doit être imaginée dans un réseautage diversifié, local et saisonnier, de sorte à s’extraire des impositions du marché globalisé. C’est la raison pour laquelle l’autonomie alimentaire n’est qu’un premier pas vers un équilibre encore plus grand à atteindre, celui de la souveraineté alimentaire. En effet, il est non seulement question de garantir les quantités suffisantes pour subvenir à ses besoins, mais aussi de pouvoir librement définir la liste des biens de consommation que l’on estime appropriés pour y répondre ainsi que les critères qualitatifs de leur production. Ce n’est pas le consommateur qui doit s’adapter à un vaste marché libéralisé, mais un marché raisonné et régulé qui doit être organisé pour répondre aux besoins du consommateur.
C’est cette prise en compte responsable, autonome et préventive des besoins de chacun que l’on nomme souveraineté alimentaire. Qu’il y ait crise ou non, il s’agit de faire preuve d’une résilience maximale face aux aléas de la production alimentaire. Et d’autant plus si les propos décrivant l’effondrement prochain de nos paradigmes sociétaux s’avèrent fondés.
Une bonne vidéo développe cette problématique sous l’intitulé
« Résilience alimentaire ». Elle est reprise du site français « SOS Maires »
Ce site appelle les citoyens à interpeller leurs élus (principalement les maires dont la sécurité territoriale est de leur responsabilité) quant à l’existence d’une procédure anticipant un plan de sécurité alimentaire.
Au niveau national, la question se pose dans les mêmes termes. A titre d’exemple, voici comment l’interpellation est adressée au ministre de l’intérieur français