Filière Fromagère

Filière Fromagère

 

Filière fromagère autour de Namur[1]

Objectifs :

–       Identifier ce qui existe déjà dans le secteur de la production et de la distribution des produits transformés issus de la production laitière locale, hormis le beurre.

–       Croiser ces chiffres avec la consommation moyenne de la population sur le territoire correspondant (Grand Namur).

–       Etablir le ratio actuel de la consommation pouvant être appelée « locale » – hors production industrielle éventuellement présente sur ce territoire- par rapport à la consommation totale moyenne

–       Définir l’objectif de progression vers l’autonomie alimentaire dans cette filière

–       Identifier les priorités pour se faire.

Données et chiffres à récolter

–       Qui sont les producteurs locaux ?

 

    • Qui sont leurs fournisseurs de matière première ?

       

        • Répartition par type de laits

    • Quelle quantité fromagère produisent-ils ?

       

        • Répartition par type de fromages

        • Dénomination des fromages (pour identification de la diversité organoleptique)

    • Quelle quantité est distribuée en namurois ?

    • Quelle pourrait être l’évolution de cette production qui serait dédiée au Namurois, producteur par producteur ?

–       Quels sont les points de distributions spécialisés[2] ?

 

    • Identification du rapport de vente entre les fromages locaux et les fromages d’autres provenances

–       Qui sont les intermédiaires de la distribution ?

 

    • Identification des circuits de ramassage/distribution déjà installés pour pressentir l’extension possible de l’offre, dans un premier temps, sans augmenter le nombre des intervenants, dans un second temps, en élargissant le réseau des distributeurs et le circuit de ramassage auprès des producteurs.

Poursuite de la réflexion

Les quantités fromagères produites sont fonction d’une transformation de lait, soit de vaches, soit de chèvres, soit de brebis, dans des rapports qui leurs sont spécifiques.

Il est donc logique de poursuivre l’enquête en identifiant ensuite la quantité et la provenance des laits actuellement transformés ainsi qu’en réalisant un inventaire des laits éventuellement disponibles à la transformation sur le territoire pressenti.

Cette enquête se poursuivra en identifiant la surface agricole actuellement dévolue à cette production laitière. Il sera totalisé la surface utile en matière de cultures céréalières, en pâturage et en production de foin. Une estimation des terres agricoles disponibles pour une augmentation de cette production sera aussi réalisée. C’est cette dernière estimation qui établira à la filière sa taille optimale au sein du concept ZAA – CAN.


[1] Remarque méthodologique : comme pour chaque filière, l’expression « autour de Namur » est une appellation qui doit être adaptée à la réalité. En effet, il y a lieu de croiser deux données : l’offre et la demande. La conjonction de ces deux données délimite un territoire relatif pour cette filière qui sera différent de ce que l’on identifierait pour un autre secteur alimentaire. Cette conjonction relative est à ajuster aussi au pourcentage (évolutif) d’autonomie. Ainsi, le territoire qui serait en mesure d’assurer 50 % d’autonomie en production fromagère n’est pas le même que celui qui lui accorderait l’autonomie complète, sans être pour autant dans un rapport allant du simple au double en termes de superficie. Et une donnée demande à être prise en compte qui est celle de l’autonomie « du territoire défini » tant à tenir compte du fait que la population vivant et se nourrissant sur le territoire augmente avec l’augmentation de la surface concernée.

Le point de départ des estimations table sur la population du Grand Namur à savoir, 110.000 habitants. Heureusement, cette densité de population n’étant pas celle du pourtour territorial, l’adaptation à l’évolution de la population par élargissement de périmètre ne nous confrontera pas à des calculs impossibles, même s’ils font preuve d’une certaine approximation.

[2] De même que la production industrielle éventuellement présente sur le territoire ne sera pas prise en compte, il est sans doute négligeable de répertorier la production locale qui trouverait à s’écouler via la grande distribution. La chose sera toutefois vérifiée lors de l’enquête réalisée et la méthodologie rectifiée le cas échéant.

________________________________________________________________________________________

Màj du 23.09.2020

Louise VANHESE a présenté un mémoire sur
« La pertinence d’une Ceinture alimentaire sur le territoire namurois ».

dans le cadre d’un Master en Transition et innovation sociales

Conclusions :

Tout au long de ce travail, j’ai tenté d’évaluer s’il était pertinent de construire une ceinture alimentaire au sein du territoire namurois. La richesse de celui-ci en termes d’initiatives m’avait menée à me questionner sur la plus-value que pouvait réellement représenter un projet de ceinture alimentaire. La majeure partie de mon travail a alors consisté à répertorier les activités menées au sein du territoire namurois par les initiatives déjà présentes et à les comparer aux activités menées par les ceintures alimentaires de Charleroi et de Liège sur leurs territoires respectifs. Cela m’a permis de révéler les manques de l’arrondissement namurois et donc, à terme, les potentielles activités de la ceinture alimentaire namuroise. Le second pan de mon travail a plutôt pris la forme d’une exploration des opinions des différents acteurs afin de compléter la première analyse et de donner des pistes d’actions et de réflexions au projet.

De façon générale, l’étude a permis de déterminer qu’il est pertinent de construire une ceinture alimentaire au sein du territoire namurois, mais sous certaines conditions. D’un point de vue agricole, le choix du territoire d’action, l’arrondissement, semble tout à fait pertinent étant donné que cela peut conduire à un potentiel d’autosuffisance se situant aux alentours de 100%. Ce qui me préoccupait davantage dans cette recherche était cependant ce que l’on pourrait nommer la pertinence territoriale, celle-ci s’articulant autour des opinions des acteurs, des manques du territoire, des activités potentielles de la ceinture alimentaire et des critères de résilience. Il n’est en effet pas suffisant d’avoir la possibilité d’atteindre l’autosuffisance alimentaire pour créer un projet de ceinture alimentaire pertinent, concept qui vise plutôt, d’ailleurs, la reterritorialisation. D’après la comparaison des activités entre les différents territoires, projets et les opinions des acteurs namurois, j’ai pu déterminer quelles seraient les activités que la ceinture alimentaire devrait mener afin d’être pertinente et de rencontrer les intérêts des acteurs en présence. Il ressort un panel de sept activités : sensibilisation, lobbying, accessibilité, intelligence et développement territorial, étude/recherche, rencontres entre producteurs, activités et services divers. Enfin, une huitième activité reste envisageable, mais ne rencontre pas les intérêts de l’ensemble des acteurs : la mise en réseau. Il s’agit d’une activité que l’équipe du projet de ceinture alimentaire pensait pourtant mener. Concernant les sept autres activités, la sensibilisation et le lobbying étaient déjà une priorité du projet. Le travail sur l’accessibilité, quant à lui, n’avait pas été véritablement envisagé par le projet. Cependant, il s’agit d’une activité menée par la CACM et qui n’est menée sur le territoire namurois que par la coopérative Cocoricoop, coopérative de producteurs assez excentrée par rapport au projet de CAN. Travailler sur l’accessibilité à un public précarisé aux produits en circuits courts permettrait peut-être à la CAN de nouer des liens avec des associations sociales et d’ainsi étendre le nombre de parties prenantes au projet en se créant un réseau. L’intelligence et le développement territorial n’avait pas été défini de la sorte, mais l’étude des différentes filières que la CAN voulait conduire s’insère parfaitement dans ce domaine. Ce travail de connaissance du territoire est fortement lié à l’activité de recherche, activité qui semble rencontrer l’intérêt de plusieurs acteurs. Cela pourrait prendre la forme de l’étude des différentes filières du territoire, de la cartographie, de l’étude d’une vision systémique du système alimentaire, d’une réflexion sur le bio et le local proposée par Agricovert par exemple. La ceinture prendrait alors à sa charge un travail de réflexion plus « méta », travail que les acteurs de terrain n’ont pas le temps, ni la vocation de mener. L’enquête en ligne a, quant à elle, permis de révéler l’intérêt des producteurs du territoire pour des rencontres d’acteurs appartenant à la même filière ainsi que pour des rencontres thématiques. Enfin, comme le fait la CATL, la CAN pourrait développer un pôle d’activités et de services afin de générer une source de revenus indépendante des subsides. Cela peut prendre de nombreuses formes.

Au vu du champ des possibles en termes d’activité, le constat de départ qui consistait à craindre la redondance du projet de ceinture alimentaire avec les autres initiatives déjà présentes semble ne pas avoir lieu d’être. De fait, même s’il y avait une certaine répétition dans les activités, il apparaît que cela soit même utile à la construction d’un système alimentaire territorial résilient. Comme le mentionne le rapport sur la résilience alimentaire en 2020, la redondance est un des critères d’un système résilient : plus une fonction est assurée par différents acteurs, plus le système est résilient (Greniers d’Abondance, 2020).

Bien que cette étude fournisse des pistes de réflexion solides au projet de ceinture alimentaire, elle reste néanmoins étroitement centrée sur le cas particulier de Namur. Pourtant, parallèlement aux trois projets dont on a discuté : Liège, Charleroi et Namur, des graines de ceintures alimentaires germent dans d’autres villes : Huy, Tournai, Verviers, etc. Il serait alors sans doute pertinent, dans quelques années, une fois que les différents projets auront bien précisé leur champ d’action, d’étudier spécifiquement ce qu’est une ceinture alimentaire en Wallonie et quelle est sa plus-value. Cela complèterait la thèse préalablement rédigée par Antonia Bousbaine en 2020 se centrant sur les systèmes agroalimentaires alternatifs dans les régions liégeoises et carolorégiennes.

La pandémie de Covid 19 qui plonge notre société dans une crise sans précédent, au- delà des préoccupations sanitaires, ébranle nos certitudes et remet en question le système dans sa globalité. Le système alimentaire n’est pas épargné. La crise a révélé les fragilités de celui-ci. Pour certains experts, il s’agit d’une certaine manière d’une sonnette d’alarme qu’il faut entendre. Cette crise nous offre l’opportunité de repenser le système alimentaire, de le rendre plus résilient afin de contribuer à lutter contre d’autres crises connexes telles le changement climatique ou l’effondrement de la biodiversité. Les ceintures alimentaires constitueront peut-être alors une modalité des systèmes alimentaires de demain.

_________________________________________________________________________________________

Pascaline de DORLODOT (ICHEC – Master en gestion de l’entreprise) a étudié l’organisation de la filière fromagère namuroise pour faire émerger des orientations favorables à son développement. Son travail complète bien ce qui avait déjà été entrepris en 2019 par Michel Berhin, militant du fromage au lait cru. L’ensemble de son étude est accessible à la page :

Pascaline de DORLODOT (ICHEC – Master en gestion de l’entreprise) a étudié l’organisation de la filière fromagère namuroise pour faire émerger des orientations favorables à son développement.

 

 

 

 

__________________________________________
Ci-dessous, un résumé et un lien pour en savoir plus

 

Les circuits courts alimentaires : freins à leur développement et recherche de solutions.

 

 

https://www.coof.be/De nombreuses alternatives au système agroalimentaire conventionnel tentent de réduire le nombre d’intermédiaires dans la chaîne alimentaire et de rapprocher consommateurs et producteurs d’un point de vue géographique mais également relationnel. Le terme “circuit court de proximité” est utilisé pour désigner cette alternative au système agroalimentaire conventionnel. Afin d’améliorer la mise en réseau et la professionnalisation de ces initiatives visant à évoluer vers les circuits courts, des ceintures alimentaires ont été imaginées. Celles-ci permettent,entre autres, de fédérer, sur un territoire donné, tous les acteurs impliqués dans le circuit alimentaire. Pour pouvoir les aider efficacement, les ceintures alimentaires doivent dans un premier temps comprendre les besoins spécifiques de chacun des acteurs implantés sur le territoire.

 

Ce mémoire a pour but d’aider la Ceinture Alimentaire Namuroise à mieux percevoir les enjeux logistiques rencontrés par les producteurs fromagers namurois dans la distribution en circuits courts et de proposer des solutions qui peuvent faciliter cette logistique. Une vingtaine d’entretiens semi-dirigés ont été effectués auprès des producteurs fromagers, d’intermédiaires et de spécialistes afin de découvrir les freins les plus fréquents et les plus importants pour les producteurs,ainsi que les leviers qui peuvent être mis en place.

 

Les enjeux logistiques principaux qui sont ressortis de nos enquêtes semblent être, tout d’abord, la pluralité des métiers qui doivent être exercés par les producteurs fromagers. Nombre d’entre eux sont en effet éleveurs, mais aussi agriculteurs pour nourrir leur cheptel, transformateurs fromagers, livreurs pour amener leurs produits aux différents points de vente ; ils sont parfois également vendeurs et chargés de gérer eux-mêmes la communication et le marketing de leur épicerie. Un second enjeu primordial est la difficulté qu’ont ces producteurs de trouver des filières pour écouler leur production alors que les quantités produites sont insuffisantes pour passer par un grossiste ou par la grande distribution. Evaluer le coût réel de la logistique, un troisième enjeu, représente une grosse difficulté pour les producteurs, car ce coût doit tenir compte du temps consacré aux livraisons ou à la vente. Finalement, le dernier défi relevé lors de nos entretiens est la planification de la quantité à produire, la date limite de conservation

 

des fromages accentuant cet enjeu.

 

Pour chaque obstacle, des solutions ont été identifiées pour faciliter la logistique des producteurs fromagers. Une solution permettant de réduire l’enjeu des nombreux métiers exercés par les producteurs est la mutualisation de la production, du transport et/ou de la vente. Le système des « fruitières » en France mutualise par exemple l’achat du matériel, la main d’œuvre pour la production, les livraisons et la vente pour les producteurs de la région. Plusieurs GAL wallons se sont inspirés de ce système pour lancer des initiatives de mutualisation de la production. Un exemple de mutualisation du transport sont les plateformes logistiques. Les plateformes Réseau Solidairement et Made in BW réalisent des tournées d’enlèvement pour récupérer les produits de la région et les livrent ensuite aux magasins et restaurants locaux. Finalement, la mutualisation de la vente rencontre un grand succès, particulièrement depuis la crise sanitaire du coronavirus (analysée dans une section particulière) qui a fait croître les ventes en circuits courts de manière exceptionnelle. Trois coopératives namuroises, Paysans-Artisans, Agricovert et Cocoricoop, rassemblent différents producteurs de la région et assurent l’écoulement d’une grosse partie de leur production, tout en permettant aux producteurs de rester focalisés sur leurs métiers primaires.

 

Vous découvrirez dans ce mémoire, de manière détaillée, les enjeux principaux pour les producteurs fromagers namurois distribuant en circuits courts et les solutions qui peuvent être mises en place.

 

Cliquez pour télécharger le mémoire complet